“Sois familier, mais nullement vulgaire. Quand tu as adopté et éprouvé un ami, accroche-le à ton âme avec un crampon d’acier ; mais ne durcis pas ta main au contact du premier camarade frais éclos que tu dénicheras. Garde-toi d’entrer dans une querelle ; mais, une fois dedans, comporte-toi de manière que l’adversaire se garde de toi. Prête l’oreille à tous, mais tes paroles au petit nombre. Prends l’opinion de chacun ; mais réserve ton jugement. Que ta mise soit aussi coûteuse que ta bourse te le permet, sans être de fantaisie excentrique ; riche, mais peu voyante ; car le vêtement révèle souvent l’homme ; et en France, les gens de qualité et du premier rang ont, sous ce rapport, le goût le plus exquis et le plus digne. Ne sois ni emprunteur, ni prêteur ; car le prêt fait perdre souvent argent et ami, et l’emprunt émousse l’économie. Avant tout, sois loyal envers toi-même ; et, aussi infailliblement que la nuit suit le jour, tu ne pourras être déloyal envers personne.” — Shakespeare, Hamlet (a1s3) February 24, 2015 by Willy Braun
“Je ne connais pas les semblants. Ce n’est pas seulement ce manteau noir comme l’encre, bonne mère, ni ce costume obligé d’un deuil solennel, ni le souffle violent d’un soupir forcé, ni le ruisseau intarissable qui inonde les yeux, ni la mine abattue du visage, ni toutes ces formes, tous ces modes, toutes ces apparences de la douleur, qui peuvent révéler ce que j’éprouve. Ce sont là des semblants, car ce sont les actions qu’un homme peut jouer ; mais j’ai en moi ce qui ne peut se feindre. Tout le reste n’est que le harnais et le vêtement de la douleur.” — Hamlet, Shakespeare (a1s2) February 23, 2015 by Willy Braun