“Les racines de la crise [dont parle Husserl], il croyait les voir au début des Temps modernes, chez Galilée et chez Descartes, dans le caractère unilatéral des sciences européennes qui avaient réduit le monde à un simple objet d’exploration technique et mathématique, et avaient exclu de leur horizon le monde concret de la vie, die Lebenswelt, comme il disait.
L’essor des sciences propulsa l’homme dans les tunnels des disciplines spécialises. Plus il avançait dans son savoir, plus il perdait des yeux et l’ensemble du monde et soi-même, sombrant ainsi dans ce que Heidegger, disciple de Husserl, appelait, d’une formule belle et presque magique, “l’oubli de l’être”.
[…]
La “passion de connaître” (celle que Husserl considère comme l’essence de la spiritualité européenne) s’est alors emparée de lui [il parle du roman] pour qu’il scrute la vie concrète de l’homme et la protège contre “l’oubli de l’être ; pour qu’il tienne "le monde de la vie” sous un éclairage perpétuel.
”