“Bon Dieu ! combien était pitoyable cette impuissance d’exprimer ce qu’il ressentait ! Un désir lancinant le poignait, de pouvoir lui décrire des visions qui flamboyaient dans son cerveau. Ah ! maintenant il comprenait ! Il avait la clé du mystère. Voilà ce que réalisaient les grands écrivains, les grands poètes. Voilà pourquoi c’était des Titans ! Ils savaient exprimer leurs pensée, leurs rêves et leurs sentiments. Souvent, endormis au soleil, les chiens gémissent, aboient, mais ils sont incapables de dire ce qui les fait gémir ou aboyer. Voilà ce qu’il était : un chien endormi au soleil.” — Martin Eden, Jack London, p119 December 28, 2014 by Willy Braun
““Martin voulait l’amener à parler "métier” et, malgré quelques difficultés au début, il y réussit. Martin ne comprenait pas pourquoi les gens ne veulent pas parler “métier”. - C’est absurde et ridicule, avait-il déclaré à Ruth la semaine précédente, cette aversion de parler “boutique”. Pourquoi les hommes et les femmes se réunissent-ils, sinon pour échanger ce qu’ils ont de mieux en eux-mêmes ? Et ce qu’ils ont de mieux, c’est ce qui les intéresse, leur spécialité, leur raison de vivre, ce qui les fait réfléchir et rêver. “” — Martin Eden, Jack London (p282) December 28, 2014 by Willy Braun
“Martin énuméra les nombreuses occasions de l’inviter que le juge Blount avait eues chez les Morse et qu’il avait négligées. Pourquoi ne l’avait-il pas reçu chez lui alors ? Lui, Martin, n’avait cependant pas changé. C’était bien le même Martin Eden. Quelle différence y avait-il à présent ? Le fait que ses ouvrages avaient été imprimés ? Mais il les avait écrits au moment même où le juge, se ralliant à l’avis général, se moquait de ses idées et de Spencer. Ce n’était donc pas à cause de sa valeur réelle, mais à cause d’une valeur purement fictive, que le juge Blount l’invitait à dîner.” — Martin Eden, Jack London, p 431 December 28, 2014 by Willy Braun