“Avec la plupart des êtres, les plus légers, les plus superficiels de ces contacts suffisent à notre envie, ou même l’excèdent déjà. Qu’ils insistent, se multiplient autour d’une créature unique jusqu’à la cerner toute entière ; que chaque parcelle d’un corps se charge pour nous d’autant de significations bouleversantes que les traits d’un visage ; qu’un seul être, au lieu de nous inspirer tout au plus de l’irritation, du plaisir, ou de l’ennui, nous hante comme une musique et nous tourmente comme un problème ; qu’il passe de la périphérie de notre univers à son centre, nous devienne enfin plus indispensable que nous-mêmes, et l’étonnant prodige a lieu, où je vois bien davantage un envahissement de la chair par l’esprit qu’un simple jeu de la chair.”
“And it is so simple… The one thing is — love thy neighbor as thyself — that is the one thing. That is all, nothing else is needed. You will instantly find how to live.”
“In surfaces, perfection is less interesting. For instance, a page with a poem on it is less attractive than a page with a poem on it and some tea stains.”
Hitchcock : “Allume-moi.”
Hitchcock : “A table”
“Bon Dieu ! combien était pitoyable cette impuissance d’exprimer ce qu’il ressentait ! Un désir lancinant le poignait, de pouvoir lui décrire des visions qui flamboyaient dans son cerveau. Ah ! maintenant il comprenait ! Il avait la clé du mystère. Voilà ce que réalisaient les grands écrivains, les grands poètes. Voilà pourquoi c’était des Titans ! Ils savaient exprimer leurs pensée, leurs rêves et leurs sentiments. Souvent, endormis au soleil, les chiens gémissent, aboient, mais ils sont incapables de dire ce qui les fait gémir ou aboyer. Voilà ce qu’il était : un chien endormi au soleil.”
“Tenez ! je plonge ma figure dans l’herbe et l’odeur qu’aspirent mes narines évoque en moi mille pensées, mille rêves. C’est l’haleine de l’univers que j’ai respirée ; c’est sa chanson et son rire, sa douleur, ses larmes, ses luttes et sa mort. J’aimerais vous dire, à vous, à l’humanité entière, les visions évoquées en moi par cette odeur d’herbe…”
“- Alors vous ne vous croyez pas supérieur à tous les critiques musicaux ?
- Non, non ; pas pour l’instant ! J’use de mon droit individuel, simplement. […] . Les grands juges musicaux peuvent avoir raison, tous tant qu’ils sont. Mais moi, je suis moi, et je ne subordonnerai pas mon goût au jugement unanime du public. Si je n’aime pas une chose, je ne l’aime pas, voilà tout ; et rien au monde ne me fera l’aimer, parce que la grande majorité de mes contemporains l’aime, ou fait sembler de l’aimer. [..]
- Mais vous savez la musique est une éducation, discuta Ruth, l’opéra surtout. Ne croyez-vous pas que…
- Que je ne suis pas éduqué pour l’opéra ? fit-il vivement ?
Elle fit un signe affirmatif.
- Justement, dit-il. Et je me considère comme très heureux de n’avoir pas été pris quand j’étais petit. Si je l’avais été, ce soir j’aurais versé de douces larmes et les clowneries surannées de ce couple délirant n’auraient, à mes yeux, que mieux fait valoir la beauté de leur voix et celle de la musique. Vous avez raison. Oui, ce n’est qu’une affaire d’éducation. Mais à présent, je suis trop vieux : il me faut de la vérité ou rien du tout. Une illusion qui n’est qu’une parodie est un mensonge, tout simplement.”
““Martin voulait l’amener à parler "métier” et, malgré quelques difficultés au début, il y réussit. Martin ne comprenait pas pourquoi les gens ne veulent pas parler “métier”.
- C’est absurde et ridicule, avait-il déclaré à Ruth la semaine précédente, cette aversion de parler “boutique”. Pourquoi les hommes et les femmes se réunissent-ils, sinon pour échanger ce qu’ils ont de mieux en eux-mêmes ? Et ce qu’ils ont de mieux, c’est ce qui les intéresse, leur spécialité, leur raison de vivre, ce qui les fait réfléchir et rêver. “”
“– Je vais vous dire, interrompit Martin. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des rédacteurs sont des ratés, qui n’ont pas réussi comme écrivains. Ne croyez pas qu’ils préfèrent leur corvée bureaucratique, leur asservissement au public et aux commanditaires, à la joie d’écrire. Ils ont essayé d’écrire et ils n’ont pas pu. Et voilà justement le paradoxe idiot de la chose : toutes les portes de la littérature sont gardées par ces cerbères : les ratés de la littérature. Éditeurs, rédacteurs, directeurs des services littéraires des revues et librairies, tous, ou presque tous, ont voulu écrire et n’ont pas réussi. Et ce sont ces gens-là – les moins qualifiés cependant – qui décident de ce qui doit ou non, être publié ! Ce sont ces gens-là, qui ont prouvé leur manque d’originalité et de talent, qui sont chargés de juger l’originalité et le talent des autres !”
“Out of the night that covers me,
Black as the pit from pole to pole,
I thank whatever gods may be
For my unconquerable soul.
In the fell clutch of circumstance
I have not winced nor cried aloud
Under the bludgeonings of chance
My head is bloody, but unbowed.
Beyond this place of wrath and tears
Looms but the Horror of the shade,
And yet the menace of the years
Finds and shall find me unafraid.
It matters not how strait the gate,
How charged with punishments the scroll,
I am the master of my fate :
I am the captain of my soul”
“Martin énuméra les nombreuses occasions de l’inviter que le juge Blount avait eues chez les Morse et qu’il avait négligées. Pourquoi ne l’avait-il pas reçu chez lui alors ? Lui, Martin, n’avait cependant pas changé. C’était bien le même Martin Eden. Quelle différence y avait-il à présent ? Le fait que ses ouvrages avaient été imprimés ? Mais il les avait écrits au moment même où le juge, se ralliant à l’avis général, se moquait de ses idées et de Spencer. Ce n’était donc pas à cause de sa valeur réelle, mais à cause d’une valeur purement fictive, que le juge Blount l’invitait à dîner.”
“Et maintenant vous me gavez quand alors vous m’avez laissé mourir de faim, vous m’avez fermé votre maison, vous m’avez renié, tout ça parce que je ne voulais pas « chercher une situation ». J’étais le même, tout ce que j’ai fait était déjà fait. À présent, vous vous interrompez respectueusement quand je vous parle, vous vous suspendez à mes lèvres, vous buvez avec admiration la moindre de mes paroles. Je vous dis que votre parti est pourri, et au lieu de vous mettre en colère, vous faites « hum ! » et « ah ! » et vous admettez qu’il y a beaucoup de vrai dans ce que j’avance. Et pourquoi ? Non pas parce que je suis Martin Eden, un bon garçon, pas complètement idiot, mais parce que je suis célèbre, parce que j’ai de l’argent, beaucoup d’argent. Je vous dirais que la lune est un fromage vert, que vous applaudiriez, ou du moins que vous n’oseriez pas me contredire, parce que je suis riche. Et je suis le même qu’alors, quand vous me rouliez dans la boue, sous vos pieds.”
“Quand la théorie des jeux vous donne des indices sur les comportements du quotidiens…
Voici une stratégie optimale pour une interaction, elle ressemble à oeil pour oeil dent pour dent (qui est une des stratégie optimale, mais qui a deux problèmes : il y a des erreurs de mésinterpretations & une fois qu’une “dent” est déclenchée, une spirale se déclenche) :
“Start cooperation and continue to do so until one of the four tests below fails.
1. First impression: A defection on the first move is unacceptable. Revert for tit-for-tat.
2. Short term: Two defections in any three turns is unacceptable. Revert for tit-for-tat.
3. Medium term: Three defections out of the last twenty periods is unacceptable. Revert for tit-for-tat.
4. Long term: Five defections out of the last one hundred periods is unacceptable. Revert for tit-for-tat.On the first violation return to cooperation after twenty periods of the tit-for-tat echo. But put the other side on probation. Reduce the number of defections allowed in the medium- and long-term tests by one.
If the other side does not violate the probation for fifty periods, then strike the record clean and return to the original standards. If the other side violates the probation, resort to tic-for-tat forever.The exact rules for first, short term, medium term and long term impressions will depend on the probabilities of error or misperception, the importance you place on future gains and current losses, and so on.”
”
“1. The patterns of the language — the sounds of words.
2. The patterns of syntax and grammar; the way the words and sentences connect themselves together; the ways their connections interconnect to form the larger units (paragraphs, sections, chapters); hence the movement of the work, its tempo, pace, gait, and shape in time.
3. The patterns of the images: what the words make us or let us see with the mind’s eye or sense imaginatively.
4. The patterns of the ideas: what the words and the narration of events make us understand, or use our understanding upon.
5. The patterns of the feelings: what the words and the narration, by using all the above means, make us experience emotionally or spiritually, in areas of our being not directly accessible to or expressible in words.”
Money raised, before 2000 vs 2014
VC deal in Europe (2013)